Cituation du mois de novembre 2017 (Cituation #16) :

«  En français comme dans d’autres langues, on dit : “Le mieux est l’ennemi du bien” pour dire qu’il ne faut pas essayer de corriger une situation qui est déjà suffisante. Mais pour moi ce n’est pas le mieux qui est l’ennemi du bien, c’est le Bien qui est l’ennemi du mieux. Je veux dire que la seule chose qui nous est accessible, c’est le mieux et le moins bien. Le Bien est une abstraction. Nous n’y avons pas affaire directement.  J’éprouve beaucoup de méfiance à l’égard des régimes politiques qui se proposent d’instaurer le Bien. Et je me méfie aussi de ceux qui disent: “lI n’est pas possible d’améliorer la situation.“ Je pense que le mieux est possible. Pas le Bien. Parce que c’est un absolu. C’est vouloir quitter le jardin imparfait. Il en va de même pour la vérité. L’horizon de vérité est toujours présent, mais il ne faut pas espérer le  transformer en une estrade sur laquelle proclamer : “Je détiens la vérité“ »

Tzvetan Todorov, dans Books n° 83, mai-juin 2017, p. 14, propos recueillis par Henk de Berg et Karine Zbinden.

Cette cituation du mois, hommage à Tzvetan Todorov, est limpide et fondamentale : inutile de la commenter longuement. Efforçons-nous donc d’améliorer la situation et si la vérité est un horizon, alors soyons toujours prêts à corriger nos représentations…

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