Cituation du mois de décembre 2019 (Cituation #41) :

« Notre cerveau passe son temps à anticiper toutes les situations possibles. À partir des informations qu’il reçoit de nos sens ou de notre mémoire, il tente de prévoir ce qui va se passer dans les prochaines secondes ou minutes. Et il le fait de manière automatique et inconsciente. »

Hervé Chneiweiss, entretien dans Télérama n° 3638 du 02/10/2019, p. 4. 

Hervé Chneiweiss, directeur du laboratoire Neuroscience Paris Seine, a écrit un très beau livre (et très joliment illustré) qui fait un point de situation sur les dernières recherches en neurosciences et s’attaque à quelques idées reçues sur le cerveau (ce qu’il appelle les neuromythes).

Par exemple, notre cerveau cherche constamment à prévoir ce qui va se passer et à se préparer aux situations futures. Il le fait « en tâche de fond » comme disent les informaticiens, lorsque nous avons l’impression (mais ce n’est qu’une impression…) de ne penser à rien :

« Nous faisons tous l’expérience qu’il est impossible, quand nous sommes éveillés, de ne penser à rien. Lorsque aucune tâche ne requiert notre attention, nos pensées vagabondent entre images du passé qui surgissent sans que nous sachions pourquoi, et projections futures sans que celles-ci soient sollicitées par notre environnement immédiat. »

Hervé Chneiweiss, Notre cerveau, p. 65, L’iconoclaste, Paris, 2019.

Le cerveau fonctionne à ce moment là en « mode par défaut »…

« (…/…) le réseau mode par défaut serait impliqué dans l’exploration de notre monde intérieur pour nous préparer à toute éventualité. Ce rôle du mode par défaut dans la construction de projections est aujourd’hui privilégié par la communauté scientifique. En effet, notre cerveau passe son temps à, élaborer les scénarios les plus vraisemblables au cas où telle ou telle situation pourrait survenir. Notre cerveau imagine, simule, mouline de l’hypothèse en permanence, teste les vraisemblances en puisant dans notre mémoire, et le réseau mode par défaut serait en charge de cette activité incessante de préparation. »

Hervé Chneiweiss, Notre cerveau, p. 67, L’iconoclaste, Paris, 2019.

Ainsi donc, notre cerveau construirait et mettrait à jour en permanence et en avance des représentations des situations possibles… Cela nous permet d’être efficaces le moment venu, car nous n’avons pas toujours le temps de réfléchir dans l’immédiateté de l’instant…

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