Cituation du mois de janvier 2020 (Cituation #42) :

« NEUROMYTHE 21 : « La chance sourit aux audacieux ». Ce n’est en général pas de la chance, mais ce sont des informations que nous percevons, que notre cerveau reçoit et utilise sans nous en faire prendre conscience le plus souvent. Il ne faut pas confondre intuition et chance. Notre perception de nombreux phénomènes et des émotions qu’ils suscitent en nous conduit notre cerveau à une synthèse de la situation et influence notre prise de décision de manière rapide et le plus souvent inconsciente. »

Hervé Chneiweiss, Notre cerveau, p. 139, L’iconoclaste, Paris, 2019.

Notre cerveau n’a pas fini de nous surprendre. Il est capable de traiter de multiples informations sans que nous en ayons conscience et cette partie « cachée » de notre fonctionnement cognitif, mystérieuse, échappe à notre cadre rationnel conscient. Et nous mettons des mots variés pour expliquer ce phénomène : intuition, chance, mentalisme, talent, don,…

Si l’on va plus loin, est-ce que ces mécanismes non conscients qui prennent part dans nos décisions ne remettraient pas en question la notion de liberté ? C’est justement ce que permettent les neurosciences, tout comme la recherche en psychologie révèle les biais cognitifs qui influent nos choix : creuser ce que sont exactement ces mécanismes pour ensuite agir en connaissance de cause... Pour Hervé Chneiweiss, les neurosciences « révèlent dans quelles conditions notre cerveau élabore puis corrige ses choix toujours fondés sur des prédictions et des anticipations du futur dans un contexte social prédominant. » 

« Le psychosociologue américain Daniel Wegner dit que le libre arbitre est une fiction nécessaire à la construction sociale. Je crois pour ma part qu’il ne s’agit ni d’une illusion ni d’une fiction, mais d’une capacité dynamique de notre cerveau à produire des scénarios variés mais plausibles de nos conduites à venir. Une capacité, dynamique également, à prédire les conduites des autres. La réalisation de nos scénarios dépend ensuite largement de la qualité de leur élaboration et des contraintes de l’environnement. Notre liberté, c’est d’agir sur la première dimension, celle de l’élaboration des scénarios. Nous pouvons sans cesse nous enrichir d’informations nouvelles, d’expériences nouvelles et fournir à notre cerveau matière à diversifier et à affiner ses prédictions futures. »

Hervé Chneiweiss, Notre cerveau, p. 235, L’iconoclaste, Paris, 2019.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Current ye@r *