Cituation du mois d’octobre 2017 (Cituation #15) :

« L’intelligence est notre dernier recours quand nous ne savons pas comment faire face à une situation. »

Jean Piaget

Je n’ai trouvé pas de référence précise pour cette cituation du mois attribuée à Jean Piaget. Il n’empêche qu’elle est très intéressante…

Elle me permet de reprendre la distinction entre expertise artificielle et intelligence artificielle, proposée lors de la cituation #5. En effet, c’est lorsque le graphe de situations ne donne rien, lorsque l’expertise artificielle atteint ses limites, que commencerait la véritable intelligence : celle qui exige une part de créativité, de recul sur son propre savoir pour proposer quelque chose de nouveau, d’inédit

Une remarque préliminaire : la première étape consiste à reconnaître que le cas courant, la situation, n’est pas connue, ce qui implique un premier niveau de distance sur ses propres connaissances : je sais que je ne sais pas…

Alors seulement peut démarrer la deuxième étape, qui consiste à explorer son savoir, rechercher des situations abstraites similaires, faire des analogies de situations, pour trouver, essayer une réponse, une action qui semblerait adéquate.

C’est souvent la nouveauté, la surprise que suscite cette nouvelle réponse qui va entrainer que le comportement sera qualifié d’intelligent. Et ce, d’autant plus si l’on sait que le système ne sait pas ou ne pouvait pas connaître à l’avance cette réponse adaptée. Davantage que la répétition, les connaissances « cablées », la simple mémoire, on préfère valoriser l’innovation, la création. Effectivement, elle seule nous permettra de nous adapter dans des situations inconnues jusqu’alors… Pourtant la réponse ne vaudra que si elle est efficace ou validée…

Une part de crédibilité entre également en jeu : on n’a le droit à l’erreur qu’un nombre limité de fois…

Prenons un exemple un peu paradoxal : le module Revinos, intégré à Edinos peut parfois susciter la surprise. Ce module consiste à accompagner la personne qui corrige le graphe de nos, en lui soumettant des cas similaires au cas qui a déclenché la révision du graphe. L’utilisateur peut être parfois « bluffé » par le système qui lui soumet des situations auxquelles il n’avait pas pensé… Mais le système ne fait que suivre un graphe de nos : il est « câblé » et ne fait que dérouler son expertise…

C’est ainsi que la distinction expertise artificielle / intelligence artificielle atteint ses limites car on aura aussi tendance à qualifier l’expert d’intelligent tout simplement parce que c’est celui qui va faire mieux que ce qu’on aurait fait («  bien vu, je n’y avais pas pensé… ») ou qui semble maitriser un domaine qu’on ne connaît pas…

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