Cituation du mois de septembre 2015 (Cituation #1) :

« C’est en faisant émerger de notre mémoire des situations fortement analogues à celles vécues au présent, et pleines de richesse, que nous tentons en permanence de saisir le cœur des situations inédites et que nous affrontons le flot interminable de surprises dont la vie est faite. La recherche d’un analogue approprié est un art que l’on peut qualifier sans exagération de vital et, comme pour tous les arts, cette recherche n’a en général pas de solution unique (…/…) »

Douglas Hofstadter, Emmanuel Sander, L’analogie, coeur de la pensée, p. 24, Odile Jacob, 2013.

Inaugurons cette nouvelle rubrique par une citation qui a le mérite de contenir deux fois le terme situation dans la même phrase ! Ce qui pourrait nous amener à la qualifier de « double cituation »…

Douglas Hofstadter, qui avait écrit, il y a une trentaine d’années, l’ouvrage culte « Gödel, Escher, Bach, les brins d’une guirlande éternelle », s’est associé au psychologue français Emmanuel Sander pour écrire un livre passionnant sur l’analogie, ce mécanisme cognitif fondamental selon les auteurs, qui nous donne « la capacité de percevoir des ressemblances et de nous fonder sur ces ressemblances pour faire face à la nouveauté et à l’étrange » (p. 28).

Intéressons-nous donc à la nature de ces objets traités par notre cerveau ? Autrement dit, quels sont ces objets que nous sommes capables de catégoriser et de rapprocher de manière plus ou moins inconsciente ? Des « concepts » ? oui, c’est bien le terme utilisé par les auteurs dès la première phrase du livre (« sans analogies pas de concepts, sans concepts pas d’analogies »). Mais encore ? Voilà un terme extrêmement théorique, par définition. Et dans la pratique ? C’est le moment de brandir ma deuxième double cituation :

« Associer une situation rencontrée au présent à des situations rencontrées naguère et encodées en mémoire rend possible d’exploiter le bénéfice des nos connaissances passées pour faire face au présent. »

Douglas Hofstadter, Emmanuel Sander, L’analogie, coeur de la pensée, p. 28, Odile Jacob, 2013.

Voilà qui est très intéressant… C’est vrai que d’une manière générale, le terme situation est très souvent utilisé pour désigner des représentations et les objets traités par la cognition et j’aurai de la matière avec cet ouvrage pour fournir des cituations régulièrement, mais je vais chercher quand même à diversifier mes sources…

Revenons sur la deuxième partie de la première citation qui fait référence à l’art de la « recherche de l’analogue » et de la question de la solution (unique ou pas)… Le mécanisme de l’analogie est fondamental puisqu’il permet au cerveau, face à la nouveauté, de proposer des solutions… sans garantie… Dans la vie en général, et dans la cognition en particulier, il n’est pas possible de savoir, au moment de la décision, si la solution utilisée, ou la décision prise, est la bonne ou pas… En général il faut un peu de temps pour pouvoir l’affirmer (apprentissage par l’expérience) et tous les domaines ne sont pas scientifiques, loin de là. Pour autant, dans un domaine donné, celui qu’on va appeler l’expert est celui qui connait, pour chaque situation, la bonne action, et c’est cela que l’on essaie de représenter dans EdiNoS.

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